Les nouvelles technologies développées au départ par les pays nordiques (Autriche, Norvège, etc.) ont permis de faire évoluer les matériels qui sont désormais extrêmement performants en terme de confort d'utilisation (comparable aux chaudières gaz et fioul), et de qualité de combustion.
Le dimensionnement d'une chaudière bois en fonction des besoins des bâtiments chauffés est essentiel pour un fonctionnement adéquat. Si pour de petites puissances (0 à 200 kW) la chaudière gère bien les appels de puissance, une plage de fonctionnement de 40 à 100 % de la puissance totale pour les installations moyennes est recommandé (50-100% pour des puissances importantes -> 1 000 kW). Un surdimensionnement entraîne un fonctionnement à bas régime qui altère le rendement et la durée de vie de la chaudière, sans parler du surcoût d'investissement occasionné pour peu d'utilisation.
En résumé, la chaudière automatique est une chaudière autonome à haut rendement, qui régule, ne fume pas et produit peu de cendre.
Les systèmes de dessilage
Il existe différents types de systèmes qui permettent d'extraire le combustible du silo afin de le transférer vers la chaudière.
- Le dessileur rotatif
(Cf. schéma de principe d'une chaufferie de petite puissance ci-dessus.)
Le dessileur rotatif est composé de pales souples ou articulées qui se déploient au fur et à mesure de la vidange du combustible. Il ramène ainsi le combustible sur une vis sans fin qui l'extrait du silo. Ce système impose une qualité du combustible stricte : granulométrie régulière et limitée (10 x 20 x 30 mm) pour éviter les blocages de la vis. L'humidité joue également un rôle important : un combustible trop humide se tasse et augmente les frottements qui peuvent entraîner un blocage de la vis. Le dessileur rotatif est généralement entraîné par la vis sans fin (renvoi d'angle) qui transfère le combustible jusquà la chaudière.
Ce type d'équipement est le moins coûteux à l'investissement et est efficace jusquà des diamètres de silo de 4,5 mètres. Au-delà (maxi 6 mètres sur le marché), les systèmes ne sont plus optimum et des précautions complémentaires (positionnement horizontal du dessileur) sont à prendre lors de la conception pour garantir le fonctionnement.
- Le fond racleur ou échelles racleuses
(Cf. schéma de principe dune chaufferie de moyenne à forte puissance ci-dessus.)
Il se compose d'échelles placées à plat, au sol, au fond du silo. Ces échelles, par un mouvement de va et vient alternatif, extraient le combustible jusqu'au système de transfert. De là, le combustible suit le même chemin que pour le dessileur rotatif.
Ce type de déstockage est utilisable dans tous les projets. Il est cependant plus coûteux que les systèmes rotatifs. Il sera donc majoritairement utilisé dans les cas suivants :
Les systèmes de transfert du silo jusqu'à la chaudière
Il existe deux principaux systèmes de transfert depuis le système de déstockage en fond de silo jusqu'à la chaudière : les systèmes à vis sans fin et les systèmes à tapis.
- Les vis sans fin
Les systèmes à vis sont les moins onéreux. Ils se composent d'une vis métallique de fort diamètre (allant de 100 mm à plus de 200 mm selon les cas), actionnée par un moteur électrique via un moto-réduteur. La vis tourne dans une auge métallique généralement de section carrée. Cette géométrie permet véhiculer les bouts de bois les moins calibrés dans les angles de l'auge.
Dans la majorité des cas, le transfert s'effectue par une seule vis, mais pour des cas particuliers (débit important nécessaire, granulométrie non constante, etc.), il est possible de disposer 2 vis dans la même auge.
Les systèmes à vis équipent généralement les installations de faibles à moyennes puissances (de 20 à 500 kW). Ceci sexplique par le fait que dans cette gamme de puissance :
Les systèmes à tapis se composent de bandes caoutchoutées activées par des moteurs électriques. Afin de pouvoir transporter le bois et surtout le remonter jusquà la chaudière (silo plus bas), les bandes sont soit préformées incurvées avec des retenues, soit des équerres sont fixées afin de faire des retenues pour les copeaux.
Le tapis offre l'avantage d'accepter des granulométries moins régulières ainsi que la possibilité de remonter le combustible d'un silo plus bas que la chaufferie. Il est également possible de remonter du combustible avec des vis sans fin, mais cette solution nest pas idéale en raison des nombreux renvois d'angles nécessaires, sources de blocage. Le tapis offre, de ce coté là, une continuité du transport.
- Capacité en eau / capacité utile
La capacité d'un silo peut aller de 2 x 2m sur une hauteur de 3 m environ soit 12 m³ pour des installations individuelles jusqu'à 6 x 6m x 3 ou 4 m soit 110 m³. Ceci représente le « volume » en eau du silo. Compte tenu des pertes inévitables dans les angles (silo carré et dessileur rotatif), que l'on ne peut jamais remplir un silo en totalité et que l'on attend jamais d'être en panne pour commander une livraison, un coefficient de remplissage de 60 % semble approprié. Ainsi, le volume utile d'un silo de 100 m³ en eau n'est que de 60 m³.
Le dimensionnement du silo doit être prévu pour des volumes utiles permettant des livraisons soit de 30 m3, soit de 60 m3 soit de 100 m3, volume de livraison habituel des camions standard.
- Accès au silo pour les livraisons
L'accès au silo est souvent le problème récurent des installations et la principale source de contre-référence. Il est important de réfléchir l'accès pour les camions de livraisons dans la globalité du projet :
La chaufferie
- Surface nécessaire
Le génie civil représente un poste d'investissement important. Il est essentiel de bien dimensionner la surface en tenant compte de plusieurs paramètres :
Les accès à la chaufferie sont également importants. Selon la configuration, la puissance et la consommation de la chaudière, il peut devenir très délicat d'assurer l'entretien courant. L'évacuation des cendres est un exemple de problèmes que l'on rencontre résultant d'une mauvaise conception : il est très délicat (voire impossible) de sortir un bac à cendre de 30 kg (sur roulette) par une rampe d'escalier (cas de chaufferie en sous sol). De même une rampe d'accès non couverte peut rapidement devenir impraticable en cas de chute de neige.
Les eaux de ruissellement doivent être traitées avec la plus grande attention pour ne pas qu'elles prennent directement le chemin de la chaufferie.
Comme pour le silo, il convient de bien penser ces éléments et se mettre à la place du personnel qui assurera le suivi au quotidien. Quelques petites économies à l'investissement engendrent généralement de forts coûts et désagréments au fonctionnement...
Configuration silo chaufferie
Le silo et la chaufferie forment ainsi un couple indissociable dont l'implantation sera déterminée par les conditions d'accès détaillées ci-dessus, la configuration du bâtiment et du terrain. Une bonne implantation est la condition de réussite de votre projet. Les principales configurations sont les suivantes :
Le réseau de chaleur et les sous stations
- Intérêt du réseau de chaleur
Le coût d'investissement d'une chaudière à bois est assez important. Afin de ne pas multiplier les équipements, il est plus intéressant de raccorder les différents bâtiments entre eux par un réseau de chaleur enterré. La conception du réseau de chaleur détermine la pertinence de raccordement des bâtiments au réseau. On peut retenir :
Le réseau de chaleur présente l'avantage de disposer d'une seule installation à suivre. Ainsi les coûts de maintenance sont optimisés et les consommations des bâtiments sont maîtrisées. Le client est dégagé de tout entretien d'une installation propre, il se contente d'acheter les calories quil consomme.
- Les sous stations
Des sous stations sont placées à chaque entrée de bâtiment. Elles représentent l'équivalent d'une chaudière sur le bâtiment considéré. Suivant la puissance appelée par le bâtiment, il faut généralement prévoir une surface allant de 1 à 3 m² pour créer une sous station.
Les sous stations peuvent être composées :